Alors que la Polynésie française se prépare à accueillir les épreuves de surf des JO de
paris 2024, les habitants se révoltent du non-sens écologique de certains travaux.
Le 15 octobre, ils étaient près de 700 habitants selon les organisateurs, à manifester en opposition à la construction d’une nouvelle tour des juges pour les JO 2024 sur le platier de Hava’e. À 18 000 kilomètres de la métropole, les manifestants espèrent interpeller le monde du surf international, les autorités locales mais surtout le comité organisateur Paris 2024.
Une tour qui sera détruite après les JO
Cette tour en aluminium remplacera la tour actuelle, créée par des enfants tahitiens qui a tenu des vagues énormes depuis des années. Elle devra répondre au cahier des charges olympique afin d’apporter notamment les serveurs, batteries et relais pour assurer la transmission de l’épreuve. Contrairement à celle en bois, elle disposera de climatisation et toilettes. Ces travaux conteront 5 millions d’euros (500 millions de francs pacifique).
La création de cette tour de juge vient donc à l’encontre des valeurs écologiques promues par le comité sur leur site internet qui dit le projet « pensé d’une manière respectueuse qui permet de préserver l’environnement exceptionnel de l’île ».
Des contradictions écologiques
En avril 2023, les habitants avait déjà alerté le comité olympique sur la construction d’une passerelle, à l’embouchure d’une rivière, qui déverserait un liquide huileux et génèrerait des odeurs nauséabondes.
Par ailleurs, les compétiteurs logeront durant les jeux olympiques sur l’Aranui, un bateau de croisière polynésien. Le bateau était le seul lieu d’hébergement possible à moins de 45 minutes du site de compétition, comme l’exige le cahier des charges de Paris 2024. Un hôtel proche de Teahupo’o, fermé depuis 26 ans, avait été envisagé comme première option, mais les travaux de réfection n’ont pu être réalisés dans les temps.
L’archipel au cœur de la préservation environnemental
La population de Teahupo’o, une des îles de la Polynésie française est loin d’être contre les JO puisqu’elle a l’habitude d’être l’organisateur de compétition international de surf. Le village de la côte sud-ouest de Tahiti accueille notamment le circuit WSL du Outerknown Tahiti Pro qui utilise la tour actuelle de juge.
Seulement, ces travaux vont endommager le récif et tout l’écosystème du lagon en face de la vague. La vague surnommée « Chopoo » se trouve à environ 400 mètres au large. Elle est connue comme l’un des plus célèbres récifs au monde. La population locale craint la modification de la vague de Teahupoo, emblème du surf sur l’île.
Une situation désastreuse pour certains habitants qui ont toujours veillé à la préservation de leur ile. Cet impact écologique à long terme ne vaudrait pas les quelques jours de compétition.
La ministre des Sports s’est dit ouverte à l’évolution du projet, notamment sur la réutilisation de la tour sur un autre spot moins difficile techniquement.