Malgré la pauvreté qui gangrène le quartier de la Sanità à Naples, des organisations sociales à but non lucratives telles que Parenza ont permis la création de nouveaux projets participant à la renaissance sociale et économique de la zone.
S’il y a bien un quartier de Naples qui résiste à la gentrification, c’est celui du Rione Sanità. Situé au nord du centre historique de Naples, à côté de la colline de Capodimonte, le quartier était à l’origine conçu pour l’aristocratie napolitaine au XVIIIe siècle. Longtemps miné par la présence nuisible de la Camorra – une organisation mafieuse de la municipalité -, à laquelle s’ajoute une pauvreté et un chômage écrasants, le « quartier de la santé » a pourtant été connu pour être l’un des secteurs les plus délaissés de la capitale de la Campanie. Mais depuis les années 2000 et encore aujourd’hui en 2024, la métamorphose du quartier est en marche.
Coopératives aux soins bienfaiteurs
Malgré l’abandon du quartier par l’administration napolitaine – laissant ainsi les habitants à la merci de la misère et de la violence -, associations et humanitaires ont pris les choses en main pour soutenir la population du Rione Sanità. Ainsi fut créée la coopérative La Paranza en 2006 pour lutter contre les inégalités socioculturelles. L’une de leurs principales activités consiste à rénover et à redécouvrir le patrimoine artistique et culturel de la Sanità. Les catacombes de Naples en sont devenues une attraction majeure. « C’est une vraie fierté. Les visiteurs des catacombes de Naples ont été multipliés par quarante passant de 5 000 en 2006 à plus de 200 000 en 2022 », déclare avec enthousiasme Serena Napolitano, guide touristique de Catacombe di Napoli.
Une économie sociale s’est alors développée donnant naissance à un réseau de petites coopératives et d’artisans. Ce faisant, le quartier fut progressivement intégré dans le système de la productivité de la ville, créant de surcroît des perspectives d’emplois pour les jeunes du district. « Aujourd’hui, les visiteurs participent énormément à l’économie de la communauté et contribuent à la régénération de tout le quartier », explique la guide napolitaine. En 2024, la Parenza dénombre près de 70 employés alors qu’ils n’étaient que 5 lors de sa création. La majorité d’entre eux proviennent du quartier Sanità.
« Les visiteurs des catacombes de Naples ont été multipliés par quarante passant de 5 000 en 2006 à plus de 200 000 en 2022 »
Serena Napolitano, guide touristique des catacombes de Naples
Un monument 2 en 1
L’association propose en outre un hébergement touristique au sein du monastère Casa del Monacone à deux pas des catacombes de San Gennaro. Il a fait l’objet d’un projet de récupération et de développement des ressources locales. L’objectif est de multiplier les projets de cette envergure. « Le modèle de gestion des Catacombes a été conçu pour être répété au sein de d’autres sites historiques et artistiques » indique la coopérative. Les bienfaiteurs du quartier de la santé ne sont décidément pas près de s’arrêter en si bon chemin. A suivre.
Jessy Lemesle