Ce Mardi 9 Octobre Santé Publique France, dévoile des chiffres affolants à l’occasion de la journée de la santé mentale : 35% des 18-24 ans avaient l’impression de ne pas prendre soin de leur santé mentale. La source du problème : l’auto diagnostique.
Les jeunes ont de plus en plus de problèmes d’anxiété et de dépression. Les passages aux urgences, deviennent très fréquents. Pourtant, d’après l’enquête “les jeunes de 18-24 ans se préoccupent en moyenne moins de leur santé mentale ou de leur bien-être” 35% des 18-24 ans avaient l’impression de ne pas prendre soin de leur santé mentale ou de leur bien-être. Parmi ces jeunes, 32% déclarent ne pas savoir comment faire, 29% indiquent ne pas avoir le temps et 25% ne s’en sentaient pas capables.
Les réseaux sociaux remplacent la psychothérapie.
Tout le monde peut s’auto diagnostiquer, grâce au flux énorme de contenus psychologiques, pourtant, d’après santé public france, les jeunes ont du mal à demander de l’aide aux professionnels :
Emma, 22 ans et étudiante, pense être atteinte d’un trouble de l’anxiété, elle témoigne :
“J’ai plus de 18 ans, donc je n’ai plus accès aux services gratuits comme la maison de l’étudiant, seuls mes deux premières séances sont remboursé, alors que j’ai besoin d’un vrai suivi” L’accès à la psychothérapie devient alors assez compliqué pour une étudiante, qui n’a pas les moyens de financer un suivi mensuel.
Pourtant ce n’était pas la raison principale qui a empêché Emma de faire appel à une psychologue. “Je connais déjà les symptômes, je me suis auto diagnostiqué parce que je me suis dis que c’était plus rapide, et tous les psychologues ne diagnostiquent pas. Cela me permettait de mettre des mots sur ce que je ressentais”.
Un danger d’après les psychiatres
Pour Thomas Cantaloup, psychiatre : “Ça n’a pas grand intérêt en terme thérapeutique, votre parcours de soin ne sera pas plus rapide avec un autodiagnostic. Pour obtenir un traitement, il faudra de toute façon un avis médical”
En 2022 le hashtag #seldiagnosis (de son français autodiagnostic) cumulait 23,8 millions de vues sur tiktok, aujourd’hui c’est plus de 53 Millions de vues. En 2022, déjà Jasmina Mallet, psychiatre prévenait sur le site handicap.fr :
“Attention à la manière dont cette information est véhiculée, si l’influenceur soulève un intérêt pour le sujet, une interrogation, c’est tout à son honneur. Par contre, s’il en vient à donner des conseils et répondre personnellement aux questions de ses abonnés, là c’est problématique.”
Depuis septembre 2020, dans le sillage de la pandémie de Covid-19, la santé mentale se dégrade de plus en plus, et particulièrement chez les jeunes de 11 à 24 ans. Les recours aux soins d’urgence pour troubles de l’humeur, idées et gestes suicidaires ont fortement augmenté, particulièrement cette année. Parmi les jeunes de 17 ans, 9,5 % étaient concernés par des symptômes anxio-dépressifs sévères en 2022 contre 4,5 % en 2017.