Comme chaque année, le 19 octobre, a lieu la journée nationale de la lutte contre le cancer du sein. Ce combat est celui de certains hommes. Peu nombreux à être touchés par rapport aux femmes, ils doivent trouver leur place dans un milieu presqu’exclusivement féminin.
© radiotherapie-hartmann.fr – “Le cancer du sein chez l’homme : diagnostic et traitements”
Le 19 octobre, nous célébrons la journée nationale de la lutte contre le cancer du sein. Exclusivement féminin ? C’est faux ! Le cancer du sein touche aussi les hommes. Il représente environ 0,5% des cancers masculins, soit un peu plus de 500 malades chaque année en France. Les hommes concernés sont presque invisibles, évoluant dans un milieu où la gente féminine prédomine largement.
Seul 1% des cancers du sein concerne les hommes. Ainsi lorsque l’on recherche des groupes de soutien, de parole, des forums, ou même des articles sur le sujet, la quasi-totalité est dirigée vers les femmes. Vivre la maladie en tant qu’homme, dans un milieu qui ne compte quasiment que des femmes. C’est ce que raconte Franck, 41 ans, touché par un cancer du sein en 2019, au Figaro. “J’ai pris rendez-vous par téléphone. La secrétaire m’a indiqué une date avant d’ajouter : “Et c’est pour Madame… ?”. Moment de flottement quand je lui ai répondu : “Non, c’est pour moi”. Le jour J, je me suis assis dans la salle d’attente. Autour de moi, que des patientes. Sans doute ont-elles pensé que j’étais venu chercher mon épouse. Ça a fait son petit effet quand le médecin m’a invité à passer dans son cabinet !”.
Pas de dépistage pour les hommes
A l’inverse des femmes qui sont invitées à réaliser des palpations et qui bénéficient d’un programme de dépistage, aucun moyen préventif n’est mis en place pour les hommes. La raison est simple. Le cancer du sein masculin est trop peu répandu. Un dépistage représente une dépense publique importante. “Pour qu’un dépistage soit efficace, je dois même dire rentable, il faut dépister une pathologie fréquente”, comme l’explique le professeur François-Clément Bidard, oncologue spécialisé dans le cancer du sein à l’Institut Curie à Paris, au Figaro. Indolore et peu visible à l’œil nu, la tumeur mammaire masculine est généralement apparentée à un kyste. La maladie est souvent détectée tardivement, et à un stade plus élevé que chez la femme, comme le prouvent les chiffres du SEER. L’âge moyen de dépistage chez l’homme est de 64 ans, contre 59 ans chez les femmes. Le taux de mortalité à cause d’un cancer du sein est lui aussi plus élevé chez les hommes, de 19%, par rapport aux femmes.
Des prédispositions génétiques et hormonales
En analysant les antécédents des hommes ayant contracté un cancer du sein, les chercheurs ont trouvé plusieurs facteurs de risques. Parmi eux, la prédisposition génétique. Un patient ayant des antécédents familiaux de cancer du sein aurait plus de risque de contracter la maladie. Un risque multiplié par le nombre de parents proches, homme ou femme, ayant reçu un diagnostic de cancer du sein. Un second facteur favoriserait l’apparition de cellules cancéreuses au niveau du mamelon : le syndrome de Klinefelter. Bien que très rare, ce trouble héréditaire dérègle le cycle hormonal chez l’homme. Il se traduit par un taux d’hormones féminines (oestrogènes) plus élevé que la normale, et fatalement, un taux d’hormones masculines (androgènes) réduit. D’autres facteurs de risques sont à prendre en compte : l’âge, la cirrhose du foie, ou encore une exposition aux rayonnements.
Ecrit par Manon Coupe.