Les produits phare de l’alimentation occidentale comme le cacao, le café ou l’huile de palme sont responsables d’un désastre environnemental et humain. La cacaoculture à elle seule est responsable de la déforestation de 90% des forêts de Côte d’Ivoire.
Quand les occidentaux consomment du chocolat, les forêts se consument. La cacaoculture est responsable de la perte de 90% des forêts en Côte d’Ivoire depuis ces 30 dernières années. Ce pays concentre 44% de la culture mondiale. A l’autre bout de la chaîne, les Etats-unis et l’Europe consomment trois quarts des récoltes mondiales. Ces chiffres vont à l’encontre même de la promesse faite à la COP 26 visant à arrêter la déforestation d’ici 2030. Les pays producteurs et consommateurs sont dans un rapport de force déséquilibré. Les occidentaux dictent les termes des contrats commerciaux où les producteurs sont perdants à tous les niveaux.
Déséquilibre chronique
Seulement 7% du prix d’une tablette de chocolat revient aux cacaoculteurs. Les 5 millions de petits producteurs peinent à peser sur ce marché mondialisé. Derrière ce commerce inégalitaire, 12 multinationales occidentales décident de l’ensemble de la chaîne de valeurs. Un diktat sans concessions possible car ces entreprises contrôlent : le broyage, la production de chocolat et la distribution. Aucun dispositif efficace n’est mis en place pour fixer un prix plancher jusqu’à présent. La rémunération des producteurs de cacao est dépendante du bon vouloir des entreprises occidentales.
L’extrême précarité des producteurs entraîne une vision à court terme de la cacaoculture. Le cacao est plus rentable lorsqu’il est cultivé sur de grandes parcelles peu entretenues que sur des parcelles optimisées et contrôlées. Le mode de production rudimentaire conduit à un rendement faible de 500kg à l’hectare en moyenne. Un rendement qui pourrait être multiplié par 5 dans des conditions optimales. Une optimisation qui demanderait des investissements. Il est économiquement plus avantageux de compenser cette faiblesse par la surexploitation de la forêt. Une ressource gratuite, régulièrement défrichée pour ouvrir de nouvelles parcelles.
Esclavagisme moderne
Le mode de production non mécanisé du cacao a besoin d’une main d’œuvre abondante et peu chère. Des migrants sont acheminés afin de travailler gratuitement dans les cultures. La promesse qu’ils ne mourront pas de faim représente pour certains une amélioration de leurs qualités de vie. L’age n’est pas une barrière à cette exploitation humaine puisque certains migrants sont mineurs. Cette cacaoculture exploite autant la forêt que les personnes qui y travaillent. Les entreprises occidentales se font complices de la culture dont elles tirent profit.
Un problème généralisé
La cacaoculture n’est que le miroir d’un problème plus global. L’exploitation des régions tropicales au profit des occidentaux. Le soja, l’huile de palme ou le café sont d’autres consommables destinés à l’exportation détruisant l’écosystème ou ils sont cultivés. C’est le constat qu’a fait une vaste coalition d’ONG et d’organismes de recherche évaluant chaque année le respect des promesses faites à la COP 26. Leur dernier rapport publié le 23 octobre 2023, confirme que le monde occidental n’est pas prêt à changer ses habitudes de consommation. “En 2022 près de 6,6 millions d’hectares de forêts ont disparu, dont 4,1 millions d’hectares dans les régions tropicales.”