Quatorze activistes de Greenpeace ont été condamnés à des peines de prison avec sursis. En cause, une intrusion illicite au sein du port de Zeebrugge en Belgique au cœur du terminal gazier de Fluxys. Cette opération s’est déroulée dans le cadre d’une action protestataire de l’organisation à l’encontre des industriels demandant l’arrêt de toute nouvelle infrastructure gazière, sur la base d’une « urgence écologique ».
Le gouvernement Belge envoie un signal fort aux écologistes. Quatorze activistes internationaux de l’ONG de protection environnementale Greenpeace ont été astreints à une peine de prison avec sursis, ce mercredi 15 novembre 2023, par le tribunal correctionnel de Bruges. Le motif requis par le parquet a été celle de l’intrusion illégale au sein d’un port, en l’occurrence au cœur du site gazier de Fluxys, situé dans le port de Zeebrugge, en Belgique. Bien qu’ils ne soient pas envoyés en prison, le tribunal les a mis en garde. S’ils commettent de nouveaux délits dans les cinq ans, ils risqueront, cette fois-ci , une peine plus lourde pour l’action menée dans le port de Zeebrugge. Par cette intervention pacifique, l’organisation souhaitait demander l’arrêt de toute nouvelle infrastructure gazière et la ratification d’un plan européen d’élimination progressive du gaz d’ici à 2035.
Avertissement du tribunal correctionnel de Bruges
À la suite du jugement des activistes, qui comprend par ailleurs un Français, le ministère public avait requis six mois de prison ferme à leur encontre. La défense avait pour sa part requis, en vain, que la plainte soit déclarée irrecevable. L’acquittement avait été plaidé sur la base de l’urgence écologique. Le tribunal s’est arrogée aux règles de la loi stipulant que la pénétration illicite au sein d’un port est punissable, et ce depuis le mois de juin 2016. « Cela correspond aux demandes formulées dans d’autres affaires de ce type », avait affirmé le procureur Frank Demeester, faisant indirectement référence aux nombreux migrants qui sont entrés dans le port illégalement.
Une action militante protestataire
Les faits se sont déroulés le samedi 29 avril dernier lorsqu’un groupe d’activistes de Greenpeace a pénétré illégalement sur le site de Fluxys à bord de cinq canots pneumatiques. Les militants étaient montés sur les quais destinés au chargement des camions-citernes, avant d’occuper le terminal gazier du groupe d’infrastructures de transport de gaz pendant plusieurs heures. L’action a bien entendu été réalisée pacifiquement et ces derniers ont été soigneusement encadrés par les forces de l’ordre présentes sur place. L’organisation non gouvernementale Greenpeace voulait envoyer un message fort aux industriels et demander l’arrêt de toute nouvelle infrastructure gazière et la ratification d’un plan européen d’élimination progressive du gaz d’ici à 2035.
Cette affaire n’est pas la première de ce type mais elle est en quelque sorte la cristallisation d’une longue série d’actions non-violente, perpétrée par des manifestants engagés dans l’écologie. En cause, un changement climatique aux effets délétères liés aux effets de serres que rejettent moult usines polluantes, tel que le terminal gazier de Fluxys. L’ONG internationale Greenpeace lutte contre ce qu’elle estime être « les plus grandes menaces pour l’environnement et la biodiversité sur la planète ». Celle-ci n’est pas sa première initiative et ce n’est sans doute pas la dernière. Bien au contraire.
Jessy Lemesle