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Accueil » Mickael Brunn, du coq à l’âne
Culture

Mickael Brunn, du coq à l’âne

Art - Photographe - Reconversion
By Jessy Lemeslemars 18, 2024Updated:avril 30, 2024Aucun commentaire10 Mins Read
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Mickael Brunn, 56 ans, photographe de nature morte (ou « still life » en anglais) apposé sur un mur au port de l’Arsenal à Paris / © Jessy LEMESLE
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PORTRAIT. L’ancien photographe de mode désormais reconverti dans la nature morte participe à l’exposition intitulée YES à Berne en Suisse. Présentée le 21 mars dans une ancienne centrale électrique désaffectée, elle a pour objectif de provoquer « une purge des passions » et d’apporter un instant de répit dans un monde où les flux d’informations sont omniprésents.

Mickael Brunn, alias « Mike », originaire de la commune de Karlsruhe situé dans l’ouest de l’Allemagne, possède plusieurs cordes son arc. Bricoleur et admirateur inconditionnel d’engins flottants, il est avant tout photographe de métier depuis bientôt trente-cinq ans. 

Son parcours diverge radicalement de ses semblables. Auparavant photographe de mode pour des grands magazines tels que ELLE, il a troqué le luxe de Miami, les mannequins et le monde de la mode de Paris à New York pour embrasser la nature morte. Haute joaillerie de Chaumet, bagagerie de Louis Vuitton ou encore flacon de parfums de Nina Ricci sont désormais ses plus fidèles partenaires. « Je me sentais le King of the World » dit-il en ironisant. « J’ai même eu la chance de travailler avec Adriana Karembeu ou encore Werner Schreyer [mannequin autrichien]. Mais l’argent n’a jamais été le moteur de mon métier ». Mickael Brunn a bien changé depuis. Ce n’est plus l’homme qui photographiait les jolies mannequins sur les bords de la rive de Miami. Vêtu d’un ensemble bleu de travail, il met aujourd’hui la main à la pâte pour rénover son propre bateau dont il a fait l’acquisition il y a peu. Accosté dans l’antre du port d’Arsenal qui constitue la frontière entre le 4e et le 12e arrondissements de Paris, il a fait le choix de se retirer loin de tout agitation tumultueuse de la vie parisienne. « Vous savez, il faut savoir souffler », affirme-t-il en esquissant un sourire sur son canapé en cuir. 

Comme chaque année, plusieurs studios de création prennent contact avec Michael pour lui proposer une collaboration. Cette année, c’est la bonne. « J’ai quelque chose à vous proposer », lui déclare l’un de ses collaborateurs. Le projet fut lancé dans la foulée, présenté le jeudi 21 mars 2024 à Berne en Suisse.

Yes or not to be

Mike a participé à cœur joie dans ce projet qui est en réalité une exposition à l’intitulée plus que mystérieux : « YES ». Dévoilée dans l’antre de l’ancienne centrale électrique Mat, elle a été instituée par le collectif Thompfister qui la définit ainsi : « YES est un point d’exclamation. Il représente la surprise et l’imprévu, la bonne volonté et le dévouement, c’est un point d’exclamation comme un seul mot fort : YES ! YES à l’avenir. YES à notre monde. YES aux odeurs sauvages, aux sentiments intenses et aux rencontres inouïes ». Une exposition correspondant bien à sa personnalité. « Vous savez, le positif, cela correspond bien à mon caractère. C’est aussi pour cela que j’ai décidé de m’engager avec le collectif Thompfister ». Pathologie de notre monde contemporain qui croule sous le poids des flux incessants d’informations et de données, l’infobésité gangrène notre société. Mickael Brunn aurait-il trouvé un remède par le truchement de son exposition photographique ? 

« Une fois par an, j’essaye de créer une série personnelle pour moi et pour une exposition pour échapper à la pression financière et professionnelle de tout un tas de marque. C’est notamment ce grand écart entre leurs exigences et mes capacités qui m’use parfois ». Les marques de luxe sont des plus exigeantes. Mais en réalité, comme tous photographes, Mike se doit de respecter minutieusement le mood board de ses clients, aussi appelé planches de tendances. Les designers, entre autres, utilisent ce concept pour développer en profondeur leurs concepts et montrer aux photographes la direction du style qu’ils recherchent. Le photographe a le choix de s’adapter ou nom au style demandé. « C’est aussi l’occasion pour moi de proposer de nouvelles idées et de nouvelles approches photographiques et réflexives ». 

Cet événement d’une soirée s’adresse principalement à la jeunesse ultra connectée qui croule sous le flux informationnel envahissant et angoissant. Véritable Ode à la joie, toutes ces photographies où se joignent fusions de tonalités, couleurs et réflexions ont pour objectif de provoquer « une purge des passions ». Celle d’apporter un instant de répit, quelque chose de léger, et d’offrir un plaisir pour les yeux constamment nourris par les mauvaises nouvelles de l’actualité.  

Véritable thérapie visuelle, les Œuvres de Michael Brunn sont issues d’une intention environnementale et par le désir d’un monde idyllique. Ses œuvres révèlent un dialogue interdisciplinaire inspiré par la transgression de l’espace naturel et des objets en éternel mouvement. L’on retrouve encore une fois cette dualité esthétique cher au photographe.  

« J’ai la chance de faire de ma passion mon métier. La nature morte est très exigeante techniquement. Et comme je suis très obstiné et minutieux, cela me convient comme un gant !, dit-il en  » Son fils, Christopher l’approuve avec enthousiasme : « Si je devais décrire mon père en trois mots, dédié, passionné et attentionné serait les premiers qui me viendraient à l’esprit ». « Tu me connais bien mon fils ! Tu as résumé tout ce que je pensais en trois mots, je n’aurai pas fait mieux », déclare-t-il en s’esclaffant. 

Luxe, calme et volupté

En raison d’une concentration des industries de la mode, de grands marchés de consommation, d’une diversité culturelle inouïe et d’une forte opportunité de réseautage, les Etats-Unis offrent un climat favorable à l’épanouissement des photographes de mode. Mickael n’a pas su résister à la tentation et s’est installé à New York puis à Miami pendant cinq ans. 

Luxe, équipe de dix personnes qui l’épaulaient, jolies jeunes mannequins à photographier sur des bateaux, rythmaient son quotidien à Miami, ville surnommée ‘Magic City’. 

« C’était la belle vie. Comme ça l’était pour moi, les jeunes préfèrent travailler davantage avec des jolies filles qu’avec de simples objets inanimés. C’était très agréable pendant un moment », exprime-t-il non sans une pointe de nostalgie.

La mode comme les photographes sont éphémères et suivent leurs cours. Le sien ne prenait tout simplement pas le même chemin. « Ensuite, j’ai voulu fonder une famille. J’ai souhaité acquérir un revenu stable pour passer davantage de temps avec les personnes que j’aimais. Or, la photographie de mode ne me le permettait pas. Certaines années, je gagnais beaucoup, certaines presque rien ». En effet, le métier épouse les tendances du moment. Cependant, ces derniers fluctuent régulièrement. « Et puis, il y le réseau, les connaissances, le coup de chance qui entrent en jeu.  Je faisais, de surcroît, régulièrement la navette entre Paris et New-York pour le travail. Cinq mois au bout du monde, cinq mois à la maison. Il sirote son jus de fruit frais et reprend : Bref, j’aurais été un père absent ce que je ne voulais pas ». Et pour cause, ses clients n’étaient pas n’importe qui. ELLE, Vogue, Harpers Bazaar International, Madame Figaro, Amica en furent les principaux. 

Une reconversion qui tombe à point

Les photographes de mode sont bien plus nombreux que ceux dévoués à la nature morte. Mike a su saisir le bon filon pour se reconvertir dans un domaine moins commun mais tout aussi passionnant. « La nature morte, c’est tout un art créatif et j’adore ça ». Tout au long de sa longue histoire, la nature morte a revêtu plusieurs formes, des fresques décoratives à l’Antiquité jusqu’à de simples photographies postées sur Instagram. Le photographe de nature morte allie réflexion artistique et travail publicitaire dans une esthétique haute en couleur. Il porte également une attention à la matière, à la texture et au détail. 

Un événement qu’il souhaite garder secret l’a amené à interrompre son métier pendant six mois. Pour oublier ses tourments, il décida, en 2007, de monter une exposition qu’il nomma Plastic Chic. Ayant une sensibilité environnementale marquée, il souhaita interroger la place du plastique dans notre société encastré dans un paysage naturel de nature morte – au sens propre et figuré du terme. Une dualité esthétique a surgi ainsi d’une présence plastique à la fois contemplative et suffocante.

Exemples de photographies présentées à l’exposition Plastic Chic, en Allemagne (2007) / © Mickael Brunn

À la suite de cette exposition, plusieurs de ses connaissances lui ont exprimé son potentiel dans le « still life » (ou nature morte en français). Ni une ni deux, il saisit cette occasion pour se reconvertir dans cette spécialité. Son talent est très vite sollicité par de grandes marques telles que Louis Vuitton, Dior, Montblanc, Chaumet, Tag Heuer, Rochas ou encore Nokia.

Exemple de l’une des ses réalisations pour la campagne de bagagerie de Louis Vuitton / ©Michael Brunn

Une spécialisation qui ouvre les portes de la liberté

Dans la mode, Mickaël Brunn se devait parfois de mettre davantage en avant la mannequin que l’élément vendu. « Dans la mode, je m’effaçais derrière les autres, les vedettes notamment. Ce n’est pas la même chose en nature morte » En effet, dans le « still life » (nature morte en anglais), il travaille davantage à mettre en valeur le sujet de ses images, le thème plus que la marque. Et ce dans un esprit toujours ludique en mélangeant de multiples tonalités de couleurs.  « En nature morte, c’est le résultat qui compte, tu dépends moins des autres personnes qui participent au rayonnement de la mode, c’est-à-dire les mannequins, les célébrités, la qualité des vêtements et des marques. C’est aussi la lumière et la précision de ton geste qui compte. Il y a moins de contraintes et plus d’enchantement à effectuer ces manipulations ». 

Ressentir une telle adrénaline en tenant dans ses mains des joyaux inestimables est peut-être ce qu’il l’anime le plus. « Mon shooting le plus marquant s’est déroulé avec la marque Chaumet, de la haute joaillerie. Trois hommes costumés sont arrivés avec des mallettes contenant les précieux bijoux. Elles étaient sous-vide, en plexiglass. Plusieurs films séparaient chaque bijoux car si un seul coup de chiffon leur étaient procuré, ils pouvaient se rayer. Vous imaginez… pour un bijoux à quatre millions d’euros ! » La nature morte donne l’occasion de d’expérimenter avec la lumière, mes matériaux, les textures et les sujets dans un cadre contrôlé. « Je vais de surcroît créer quelque chose avec la lumière que personne n’a jamais fait avant. C’est très agréable et très excitant ».

Photographie d’un bijoux en turquoise pour une campagne de Chaumet / © Mickael Brunn

Durant sa longue carrière, Michael Brunn aura donc changé d’activité de manière abrupte et inattendue.  Passé du coq à l’âne fut pour lui l’une de ses meilleures décisions. La nature morte lui aura permis de mettre au point sa vision créative sur le choix de ses différents objets artistiques mis en valeur. Ensuite, de s’engager pour les causes qui lui tiennent à cœur telles que « l’Ode à joie » véhiculée par l’exposition YES. Celle-ci ne sera sans doute pas la dernière. « Malgré mes cheveux blancs, je suis encore jeune et plusieurs projets sont en cours de réflexion ! »  explique-t-il avec humour. A suivre…

Jessy LEMESLE

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