Le protocole de Montréal, signé en 1987, et maintenant ratifié par 198 pays, a interdit les substances appauvrissant la couche d’ozone. Ce traité a permis d’éviter l’augmentation de la température de 2,5°C d’ici 2100, selon une étude publiée dans la revue Nature, en 2021.
C’est durant les années Pop – années 80 – que des scientifiques découvrirent un « trou » au-dessus de l’Antarctique, aussi grand que le continent polaire, qui se forme chaque année entre juillet et septembre et se referme en novembre. Ce phénomène est provoqué par des gaz, comme les chlorofluorocarbures (CFC) qui contiennent du chlore et du brome, capables de détruire l’ozone. Ils étaient à cette époque massivement utilisés dans la fabrication de produits du quotidien, comme les réfrigérateurs, climatiseurs, aérosols ou mousses d’isolation.
Si les politiques actuelles restent en place, c’est-à-dire si le protocole de Montréal est respecté, la couche d’ozone devrait retrouver son état d’avant 1980 d’ici à 2066 au-dessus de l’Antarctique, 2045 au-dessus de l’Arctique et dès 2040 dans le reste du monde, selon les scientifiques publiant leur estimation quadriennale sous l’égide de l’Onu, ce lundi 9 janvier 2023. Rien qu’aux Etats-Unis, le protocole devrait permettre d’éviter plus de 400 millions de cancers de la peau d’ici à la fin du siècle.
Une vigilance pour éviter la recrudescence
Malgré l’efficacité du protocole de Montréal, la couche d’ozone n’est pas totalement hors de danger. « Les niveaux de CFC diminuent et la couche d’ozone commence à se rétablir, explique Paul Young. Mais son épaisseur est toujours inférieure à ses niveaux préindustriels et nous observons toujours un trou au-dessus de l’Antarctique chaque printemps, parce que les CFC ont une durée de vie très longue [entre cinquante et cent ans] dans l’atmosphère. »
Des projets de géo-ingénierie écornifleurs
Certains projets de géo-ingénierie pour limiter le réchauffement climatique pourraient menacer ces progrès. L’idée serait d’ajouter intentionnellement des aérosols dans la stratosphère pour ainsi renvoyer une partie des rayons du soleil. Un de ces projets consisterait à injecter des milliards de particules de souffre dans la couche supérieure de l’atmosphère. Une injection comme celle-ci « pourrait avoir pour conséquence une grave baisse du niveau de l’ozone », met en garde John Pyle, coprésident du panel scientifique qui travaille sur l’ozone pour le compte de l’Onu.
Jessy Lemesle